La mode est un éternel recommencement

9 mai 2011

Dès qu'une nouvelle collection ressemble de près ou de loin à une de ses ancêtres, le sacro-saint principe "la mode est un éternel recommencement" ronronne à nos douces oreilles. Professionnels de la mode, journalistes, blogueurs, nous prenons toujours plaisir à balancer cette phrase sur un ton mi-nostalgique, mi-enjoué de revoir sortir du passé des tendances qui nous pensions profondément enfouies au fond d'un placard.

Naïvement, je me suis toujours posé la question de savoir comment une mode en venait à être remise au goût du jour? Qu'est-ce qui fait que, subitement, une mode oubliée de tous revient sur les "catwalks" avec un air conquérant et supérieur? Une tendance trop vue a-telle besoin, comme une terre sur-cultivée, d'être temporairement mise en jachère pour reposer nos yeux et mieux renaître de ses cendres? Supposons que la réponse soit oui, quelle est la durée idéale pour qu'une mode parvienne à se faire oublier et puisse revenir flirter à nouveau avec nos dressings? Un retour trop rapide ne risque-t-il pas d'être un flop? Parallèlement, une pièce trop démodée ne risque-t-elle pas d'être définitivement has-been? Veste officier, marinière, imprimé militaire, legging, chaussettes dans les escarpins, qu'est-ce qui explique leur "revival" façon "Johnny au Stade de France en 2012"?

A l'inverse, quand est-il temps pour une mode de s'éteindre de sa belle mort? Alors que le clouté, le léopard, ne semblent pas s'étioler avec les années, pourra-t-on dire la même chose du "color block", de l'épaulette, ... ?

J'avoue ne pas avoir de réponse. Comme toute discipline artistique, la mode n'est vraiment pas une science exacte...