Comme des Garçons... mal fringués
Jeudi de mi-novembre rime, chez H&M, avec créateurs invités. Et toutes les années, c'est le même scénario qui se répète: une foule tassée attend l'ouverture d'un grand magasin et qui, une fois le volet levé, se transforme en fashioniers (contraction de carnassiers et de fashion) hystériques. Ceux qui ne l'ont jamais vécu ne peuvent réellement pas comprendre. Comme l'avait d'ailleurs regretté Karl Lagerfel à l'issue de la première édition, H&M a bien compris le mécanisme pour créer artificiellement la pénurie... Alors que le but était soi-disant de démocratiser, d'ouvrir le prêt-à-porter de luxe au plus grand nombre.
Tout aurait pu être semblable aux éditions précédentes sauf que cette fois... Les vêtements proposés ne méritaient vraiment pas que des êtres humains évolués se mettent dans un tel état. Dans son ensemble, la collection proposée par Rei Kawabuko était assez pauvre. A part quatre ou cinq belles pièces, le résultat global "sentait le Sentier made in Turkey": des matières cheap, des finitions grossières, des étiquettes bas-de-gamme... Bref, rien à voir avec la grande délicatesse des collections précédentes. Quatre ans après, mes vêtements signés par Karl ont encore un incroyable tomber. Cette année d'ailleurs, passé 16 heures, il restait encore des articles en rayons. Précédemment, à 9h35, rien ne restait sur les tringles.
Aidée par Zabou, je n'ai pas cédé à la tentation d'acheter ce que je n'aimais pas et dont je n'avais pas besoin juste parce que j'étais dans une foule et que j'avais peut-être entre les mains une pièce que la moitié du magasin aurait voulu m'arracher. C'est donc uniquement avec un joli pantalon large en laine que je suis sortie... J'en cherchais justement un pour aller avec mon nouveau chemisier à jabot.
Et vous, vous y étiez ou auriez voulu y être?